Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la rentrée. Quand j’étais petite, j’en savourais les premiers jours, bien plus encore que les dernières heures avant les vacances. J’implorais ma mère de m’emmener au supermarché pour choisir moi-même cahiers, gommes et feutres. Tout le temps passé ensuite à ranger méticuleusement chaque objet dans ma trousse neuve, à placer chaque intercalaire dans le bon classeur n’était que pure délectation. Quelques années plus tard, le choix épineux de la tenue du jour vint s’ajouter à la préparation du cartable. Et une fois ma décision arrêtée, plus rien ne pouvait me faire changer d’avis : qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il fasse quarante degrés à l’ombre, je porterais ces vêtements-là et aucun autre.
Puis venait le jour de la rentrée proprement dite, avec son lot de surprises : les amis qui restent à nos côtés et ceux qui sont catapultés dans d’autres classes – tant pis, on se verra à la récré – , les professeurs qu’on espère ne pas avoir et ceux qu’on retrouve avec plaisir, le nouvel emploi du temps – tiens, maintenant je me lèverai tôt le jeudi mais par contre je termine à 14 heures le mardi. Chaque rentrée était comme un nouveau départ, un nouveau chapitre.
Ce matin, il y a une odeur de rentrée dans l’air. Etrangement précoce, c’est vrai, mais elle est bien là. Paris sort doucement de la torpeur de l’été, comme si elle se réveillait d’un long rêve, et retrouve peu à peu son rythme effréné. Et moi aussi, j’ouvre les yeux et je porte un regard neuf sur ce qui m’entoure. Comme chaque année, j’ai l’impression d’être un serpent qui fait sa mue et cette sensation de renouveau me plaît. On remet les compteurs à zéro et tout semble possible. A vos marques, prêts, partez !