La radio, je veux en faire mon métier. Comme journaliste, parce que c’est la profession qui m’attire le plus, mais c’est tout le milieu de la radio qui me plaît et me fait vibrer. Donc même si dans mes rêves les plus fous je me vois plutôt travailler sur des stations qui font la part belle aux débats et aux magazines culturels ou de société, je me sens concernée par l’avenir des radios musicales. Et pour l’instant cet avenir est plutôt sombre. Lentement mais surement, elles perdent des auditeurs au profit de plateformes d’écoute en streaming comme Deezer ou Spotify. Rien de bien nouveau jusque là, je ne suis pas la première à faire ce constat.
Et puis l’autre jour, je suis allée voir Good Morning England au cinéma. En plus d’être drôle, beau, touchant, avec une bande-son génialissime, une réalisation à se damner et des acteurs tous meilleurs les uns que les autres (à tel point que je suis retournée le voir une seconde fois) (ça faisait quand même plus de dix ans que ça ne m’était pas arrivé), ce film m’a fait cogiter. Et je me suis rendu compte que la solution pour « sauver » les radios musicales était évidente : il faut remettre aux commandes des « radio DJ », qui seraient là, non pas pour annoncer à la chaîne des titres imposés par les maisons de disque, mais pour faire partager leur passion de la musique aux auditeurs en choisissant eux-même les chansons diffusées à l’antenne. Actuellement, des milliers de chanteurs mettent leurs oeuvres à la disposition des internautes pour se faire connaître. C’est aux programmateurs des radios de faire le tri, d’extraire la substantifique moelle et de faire découvrir de nouveaux talents au public. Avec ce modèle-là, les maisons de disques sont au service des radios, et pas l’inverse. Et surtout, avec ce modèle-là, les plateformes de téléchargement ou d’écoute en ligne ne sont plus une menace puisque pour découvrir la dernière perle, il faut écouter la radio. Alors oui, ça demande que les animateurs ou programmateurs s’impliquent complètement dans leurs choix, qu’ils prennent des risques, qu’ils passent du temps à débusquer les nouveaux talents, mais ça vaudrait peut-être le coup d’essayer.
jeudi 4 juin 2009 à 18:15
Ce que tu décris, c’est ce qu’osaient tout juste faire certains animateurs radios entre 2 et 4h du matin quand j’étais au lycée (depuis je dors la nuit, ça existe probablement toujours). Sauf qu’à chaque fois, la programmation leur tombait dessus et ils devaient arrêter. C’est bien con d’ailleurs, parce que c’est ce genre d’émission qui m’a fait découvrir un bon dixième des groupes que j’écoute aujourd’hui, et acheter les tonnes de CDs correspondant.
Bref, on peut toujours rêver. En attendant, les radios personnalisées last.fm, pandora & Co. me semblent bien plus proches de ce que je veux entendre, et à ce titre là bien plus pérennes.
Radios, majors, même combat. Perdu d’avance, à mon sens.
jeudi 4 juin 2009 à 18:25
Ce que je décris, c’est exactement ce que faisaient les radios « pirates » à l’époque où les seules radios officielles étaient les radios d’état. Mais ça c’était avant que tu sois en âge d’écouter la radio ^^ Mais ce que tu dis au sujet des groupes que tu as découvert est l’illustration parfaite de mon propos.
Les radios personnalisées, c’est bien beau, encore faut-il savoir quoi chercher dessus. Et puis ces radios-là ne proposent que des groupes ou des artistes déjà un minimum établis. Pas des groupes qui sont écoutables actuellement uniquement sur Myspace.
Par contre, les initiatives de OUÏ FM dernièrement vont clairement dans ce sens (oui, je sais, en Allemagne on capte pas OUÏ FM ^^). Avec les émissions OUÏ loves Deezer et OUÏ loves Myspace, ils proposent enfin des titres qui ne sont pas passés au travers du filtre des majors.
Donc oui, c’est peut être utopique comme combat et oui, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais, un jour, peut-être…
jeudi 4 juin 2009 à 18:38
Ca dépend également pas mal des scènes musicales, aussi.
La scène metal progressif/extreme européenne n’a jamais vraiment en besoin de radios ou de plateforme mainstream comme Deezer & co pour se faire connaitre. Pourtant ça empeche pas les festoches comme le Hellfest ou le Wacken d’être remplis, ni de vendre des disques.
Et je parle même pas des scènes electro un peu marginalisées (style la goa/psytrance, l’electro indus, etc) ou encore des scènes du milieu goth/wave.
Ah, on me dit dans mon prompteur que ce sont pas des genres musicaux à signer chez des majors, ni à se retrouver sur des plateformes de radio personnalisable en ligne =/
jeudi 4 juin 2009 à 20:31
Je doute que ça arrive sur les ondes radios tant que le CSA est là à distribuer des bons et mauvais points et des fréquences. Il me semble que la période dite des « radios libres » est à ce titre un exemple frappant de ce que la déréglementation peut faire de bon. Tant qu’il y aura cette méfiance à l’égard de la liberté totale, on aura une situation oligopolistique qui, en plus de verrouiller la créativité, donnera le sentiment que le « grand business » est l’ennemi de la qualité.
L’alternative ce sont les webradios, cela dit ça reste très différent dans le sens où il faut faire la démarche d’aller les chercher, là où une radio te tombe directement dans les mains quand tu prends la voiture. La radio a donc une audience « mécaniquement » toujours plus importante, attire donc les investisseurs, et a donc les moyens d’engager les meilleurs talents qui préféreront généralement être payé à faire un tout petit peu de ce qu’ils aiment que de vivre leur passion pour des prunes.
Je viens de me rendre compte qu’il y avait trois commentaires au-dessus du mien et que finalement je n’apporte rien du tout. Je poste quand même en l’honneur du temps que j’ai perdu à écrire les deux paragraphes précédents. Amen.
jeudi 4 juin 2009 à 21:05
Le principe est bon, mais est-ce que les radios ne sont pas trop dépendantes des majors (en particulier au niveau du portefeuille)?
Et est-ce vraiment des web-radios comme Radio Meuh ( Radio Meuh c’est vachement mieux: http://www.radiomeuh.com/site/ )? ou des playlists créés par les membres de sites comme Deezer ou Last.FM?
jeudi 4 juin 2009 à 22:54
Bien sûr les radios sont intimement liées aux majors. Et bien sûr on en revient toujours à une question de fric. Mais justement, le passage au numérique est en train de bouleverser tout ça et pourrait considérablement changer la donne.
Effectivement les webradios permettent aujourd’hui de retrouver un semblant de liberté. Mais comme tu le fais très justement remarquer bleh, la démarche n’est pas la même. Et une fois de plus, l’offre est tellement large que pour dégoter la perle, il faut écumer la toile. Et si des gens habitués à surfer peuvent le faire, je doute que ma grand-mère ou même mon père en soient capables.
samedi 6 juin 2009 à 08:49
Cela a déjà été dit, mais le problème n’est pas que les radios sont liées aux majors, mais aux pubs.
Il faut de l’argent, donc il faut de la pub, donc il faut des bons sondages, donc il faut des auditeurs, donc il faut de la musique de tout le monde.
Et je pense que le numérique ne va pas beaucoup faire changer les choses en France, et cela pour deux raisons :
1° Il faudra encore plus d’argent…
2° En France, c’est le T-DMB qui a été choisi comme norme au lieu du DAB/DAB+ dans le reste de l’Europe. Une fois de plus la France prend une trajectoire differentes (non sans rappeler le SECAM / PAL à l »époque de la K7). Et surtout le T-DMB est à la base concu pour la vidéo. Donc cela permettra la diffusion de beaucoup moins de radio que le DAB.
A mon avis, la seul alternative pour le moment ce sont les webradios. De plus en plus de portable permettent d’écouter les radios par la 3G. Tous les jours en allant au boulot j’écoutais des radio étrangères ou webradios grâce à l’iphone. Mais malheuresement, tout le monde ne peut pas.
Sinon tu as raison, il faut que les animateurs redeviennent des gens de savoir, et qui nous le transmette. Le pousse disque n’a plus rien à faire sur les radios…
samedi 6 juin 2009 à 15:09
Tout ce débat me dépasse dans la mesure où ce sont des questions que je ne m’étais jamais posées jusque là, et un sujet que je ne connais pas du tout faute de m’y intéresser.
Cependant je tenais à relever le fait que, pour le peu que je te connaisse et de ce que je vois de ta façon de présenter les choses, répondre au remarques et poser les questions (sur ce billet comme sur l’émission de radio sur les jeux vidéos), en effet j’arrive pas une seconde t’imaginer bosser ailleurs que dans une radio « qui fait la part belle aux débats et aux magazines culturels ou de société » 🙂
Tu m’impressionnes. Soit parce-qu’en comparaison j’y connais rien donc je ressens le contraste, soit parce-que c’est vraiment fait pour toi, je ne sais pas, mais tu m’impressionnes.
dimanche 7 juin 2009 à 18:45
Merci beaucoup Mathy. Ca me touche beaucoup que tu me dises ça !
Je suis loin d’avoir la science infuse en la matière, mais je découvre ce milieu un peu plus chaque jour et je suis intimement persuadée qu’il y a encore de l’avenir dans la radio. Et, je l’espère, le mien.
mardi 9 juin 2009 à 23:21
Beaucoup de radios aujourd’hui sont vraiment imbuvables. C’est pub, pub, et pub. D’où le succès comme tu le soulignais de Deezer par exemple.
Je me fais 1h de bouchon tous les matins, et sur certaines stations c’est d’un lourd… Alors je me fais un petit quart d’heure sur France Info pour les news du jour, puis je zappe sur mon MP3.
J’ai eu la chance de connaître la radio libre du début des années 80 et il ne reste plus rien de cette époque.
mercredi 10 juin 2009 à 20:21
Radiooooo Nééééééééoooo
jeudi 11 juin 2009 à 08:39
un seul mot: nova ❤
mardi 23 juin 2009 à 00:37
Oh bah oui, la seule solution pour sauver un media décrépi c’est d’aller chercher des solutions dans un passé idéalisé et fictif !
Ca me rappelle quelque chose ce mode de pensée mais quoi ? Ca allait avec Travail, Famille, Patrie.
mardi 23 juin 2009 à 01:14
Pour rapprocher Pétain de l’esprit de la radio libre il faut soit avoir une culture proche du néant, soit avoir vécu les 50 dernières années dans une grotte, au choix.
vendredi 10 juillet 2009 à 15:09
+1 Bap
Je ne suis pas expert en la matière mais FIP est une radio que j’ai découvert en septembre dernier et à laquelle je suis complètement accro. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais en lisant ton article j’y ai tout de suite pensé… pas de pubs, des musiques pas forcément connues mais vraiment des coups de coeur à chaque fois… Ils ne font pas forcément dans la nouveauté mais choisissent les musiques qu’ils aiment plus que les musiques qui marchent. Ceci dit ils aiment, comme moi, une grande variété de styles…
Sinon en Paca (oui j’suis de provence ^^) on a radio zinzine, libre…
sinon je suis tout à fait d’accord avec ce qui est dit, j’ai rien de spécial à ajouter
bonne journée 😉
Raph
samedi 14 novembre 2009 à 01:00
Sympa tes idées pour révolutionner les radios musicales, Klaims, mais c’est complètement bisounours au pays du capitalisme, les radios musicales sont toutes de mèches avec les maisons de disque, l’avenir se trouve sur internet, c’est comme ça, il faut faire avec et aller de l’avant!
mercredi 5 mai 2010 à 19:11
Je confirme good morning england est genilissime.
Je viens de te trouver une idée pour nous faire découvrir ton talent.
jeudi 6 mai 2010 à 10:51
Tu nous fait un blog « K.O.A ! » soit Klaims On Air, c’est un jeux de mots avec « Quoi ! » (ok j’suis pas drôle, mais j’essaye , ..Ok j’arrête d’essayer ^^ ).
L’idée? Tu traite bien sûr des sujets qui te plaisent par écrit.
Mais tu y rajoute des interview podcatsée (ça se dit ? En tout cas pour vôtre culture : http://www.pcinpact.com/actu/news/33529-podcasting-podcaste-francais.htm).On en profite pour découvrir ta voix, amoins que tu n’aime que le rédactionnel ?
Pour lez zikos il y a plusisuers pistes, on peut commencer par les noob et les indépendants..
Pour les spectacles aussi
Pour le reste on peut toujours utiliser a bien le reseau…
Si tu es prete a te lancer, je suis certains de ne pas être le seul a t’assurer de faire ta Com avec un grand C.
voilà, désolé du spam, mais comme je ne parviens pas a técrire en MP, je passe ici.
Amicalement Sweetdragon