Paris Saint-Lazare Saint-Nom-La-Bretèche. Pendant plus de dix ans, j’ai emprunté cette ligne de banlieue pour me rapprocher de la capitale. Et un peu comme au café du coin, on y trouvait des habitués, des sortes de piliers de gare. Parmi ces figures emblématique, il y avait le violoniste fou. A l’époque où j’ai commencé à prendre le train, il jouait les Danses Hongroises ou quelque chose s’en approchant. Au fil des années, sans doute pour vouloir s’amuser un peu, il a commencé à prendre quelques libertés avec la partition d’origine, ajoutant ça et là des coups d’archets désordonnés. Puis un jour, au beau milieu du morceau, il a commencé à faire grincer les cordes de son violon, comme pour imiter les piaillements d’un oiseau. Lorsque j’ai déserté les sièges du Transilien pour ceux, plus confortables, d’une petite voiture, la mélodie était devenue méconnaissable et il terminait généralement son récital en tournant sur lui-même.
Ligne 9 en direction du Pont de Sèvres. Depuis presque un an, j’emprunte cette ligne parisienne pour me rendre dans l’ouest parisien. Les musiciens de succèdent, des joueurs d’accordéon souvent, et parfois des violonistes. Mais la plupart du temps, absorbée dans ma lecture, un casque sur les oreilles, je ne les entends même plus. Et puis ce matin, alors que, je feuilletais distraitement mon journal, un son a réussi à se frayer jusqu’à mon cerveau encore mal réveillé. Un son familier. Un grincement. Comme le piaillement d’un oiseau. Avant même d’avoir levé les yeux, je savais que c’était lui.
mercredi 19 août 2009 à 10:56
Ça me fascine toujours de lire des gens qui ont emprunté la même ligne et vécu les mêmes expériences. Ça fait effectivement quelques temps que je n’ai pas eu le droit au violoniste et ses cris d’oiseaux, il est désormais plus souvent remplacé par un type qui joue de la flûte de pan et de la guitare aussi bien que moi de la contrebasse et du trombone à coulisse. Peut-être que depuis quelques semaines il s’est amélioré mais je ne le saurai pas, j’ai désormais des écouteurs intra-auriculaires.
mercredi 19 août 2009 à 14:07
Le métro nous apprend à ignorer le plus possible ce que’il y a autour de nous…
mercredi 19 août 2009 à 16:21
Quand on est sensible à la puissance et la beauté que peuvent avoir les choses, la vie trouve toujours un moyen de nous toucher, écouteurs intra-auriculaires ou pas !
mercredi 19 août 2009 à 16:29
Ca me fait toujours un drôle d’effet de croiser des gens qui ont emprunté les mêmes chemins que moi. Comme si on partageait un secret, une sorte de connivence.
mercredi 19 août 2009 à 16:37
Alors moi en ce moment, si tu veux savoir, je prends la 9 entre Franklin Roosvelt et Jasmin 😉 (Jasmin, que j’aime ce nom ! )
mercredi 19 août 2009 à 16:42
Oh, on a dû se croiser plus d’une fois alors 🙂
mercredi 19 août 2009 à 16:56
Plus d’une fois, c’est certain 😉
mercredi 19 août 2009 à 22:51
Oh mon Dieu, je l’ai connu et fréquenté involontairement pendant quelques années aussi…
C’est tout de même incroyable que ce violoniste au talent pour le moins discutable ait marqué autant de gens par son comportement et sa façon de jouer ! Son quart d’heure de gloire cher à Andy Warhol peut être…
jeudi 20 août 2009 à 00:19
> Mais la plupart du temps, absorbée dans ma lecture, un casque sur les oreilles, je ne les entends même plus.
Tu peux le dire … a tel point qu’à 1 mètre, tu m’as même pas vu 🙂
jeudi 20 août 2009 à 00:26
Pffff mais pourquoi tu n’es pas venu me voir ? ^^
jeudi 20 août 2009 à 00:41
Parce que je suis un grand timide ma chère Klaims !
(ah oui, et parce que le métro était bondé aussi 😉
lundi 24 août 2009 à 16:50
« Mais la plupart du temps, absorbée dans ma lecture, un casque sur les oreilles, je ne les entends même plus. »
Nombriliste.