Tic tac tic tac tic tac.

En ce moment, j’ai une horloge dans la tête. Une horloge aux aiguilles tordues, un peu capricieuse, qui ralentit le temps ou l’accélère quand bon lui chante. Elle égrène les les minutes, les heures, les jours que je compte et décompte.

Au travail, je vis une une sorte de bullet time permanent. Dans la course à l’info, les secondes comptent comme des minutes. Tout se joue dans l’instant, à peine le temps de dire ouf, encore moins de l’écrire. « Antenne dans deux minutes ». Vite, une dernière brève, une dernière tournure de phrase, une information supplémentaire. Moi doigts courent sur le clavier puis c’est moi qui cours, dans le couloir, jusqu’à l’imprimante, jusqu’au studio. On air. En deux minutes, tout devient volatile, tout ce que j’ai écrit passe dans l’air, se transforme en onde, et la feuille noircie d’encre encore fraîche devient obsolète.

Si les minutes passent lentement, les heures, elles, passent à toute vitesse. À un rythme singulier, décalé, sur un autre fuseau horaire. Mon réveil est devenu mon meilleur allié et mon plus grand ennemi. C’est lui qui bat le tempo. Il sonne. Je me lève en plein nuit, à l’heure à laquelle je me couchais il n’y a pas si longtemps. Il sonne, je retourne me coucher en plein jour, pour grappiller quelques heures de sommeil, jamais suffisantes à mon goût. Il sonne. Je me réveille à nouveau, souvent hagarde, et pour la seconde fois je lutte pour m’arracher à mon lit. Il sonne. Je quitte à contrecoeur un repas partagé, une discussion animée ou un livre passionnant pour une nouvelle nuit qui passera trop vite.

Je compte les minutes qu’il me reste avant de passer à l’antenne, les heures qu’il me reste avant de devoir me lever, mais surtout, je compte les jours. Ceux qui me séparent de la fin de la semaine, d’un retour à Paris, de Ses bras, de ma famille, de mes amis. J’apprécie la vie ici, les personnes qui en font partie. Et je profite du présent, je partage, je découvre, je rencontre, j’apprends. Mais dans un coin de mon esprit, l’horloge tourne et le décompte continue.

Tic tac tic tac tic tac.

Tiens, mon réveil vient de sonner, c’est déjà l’heure d’y aller.

7 Réponses vers “”

  1. Comme toujours, un très joli texte plein de justesse

  2. Orléans ça a l’air chiant.

  3. Perdi, la commentatrice la plus rapide de l’ouest 🙂
    Merci !

  4. Orléans c’est chouette, vraiment. Je ne peux même pas faire de comparaison parce que ma vie ici et celle que je menais à Paris sont trop différentes pour ça. Mais j’apprécie vraiment ce que je vis ici et c’est loin d’être chiant ! Simplement il y a trop de choses et de gens qui me manquent aujourd’hui…

  5. Depuis le départ j’apprends a vivre l’inverse. Chaque seconde est lente et précieuse. Je vis sereinement dans le présent et profite de tout les instants de magie que le voyage m’offre. Rien est volatile, les souvenirs encrés a jamais. Fini l’urgence, le stress et la vie rythmé du boulot. Je ne sais pas ou je dormirai ce soir, peut être entre 2 collines, seul sous ma tente. Mais qu’importe. Je vis. Vraiment.
    Bisous ma belle. Épanouie toi, mais ne te laisse pas illusionner. La vie ce n’est pas vraiment ça.

  6. Si tu savais comme je rêve d’avoir la même liberté… Et je sais que ça sera le cas un jour ! Aujourd’hui je subis ce rythme précis, compté et décompté. Mais ça ne m’empêche pas de savourer tous les bons moments qui s’offrent à moi. Si je suis là où je suis aujourd’hui, c’est parce que je l’ai voulu et qui ça m’apporte énormément. J’apprends, j’emmagasine, je progresse, mais je sais aussi que ce n’est qu’une étape. La suite n’en sera que plus riche. Bon voyage à toi (à vous trois en fait !). Profitez-en en !

  7. je viens d’errer un moment par ici
    j’aime beaucoup vos photos
    a vous croiser par ici ou chez moi

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